Rencontre avec Marie-Claude, vigneronne
28 mars 2019
# Les visages de Dauzac

Le Château Dauzac, une histoire de famille ?

J’étais très jeune lorsque je suis arrivée au Château Dauzac. Ma mère y travaillait déjà depuis plusieurs années et je venais l’aider pendant les vacances scolaires. Petit à petit, elle m’a appris le métier, puis j’ai été embauchée suite au départ d’une ouvrière agricole.


Quels sont les travaux réalisés à la vigne en cette période hivernale ?

En ce moment avec ma collègue nous effectuons le calage et le pliage. A Dauzac les femmes ne taillent pas, on laisse ce travail très physique aux hommes. Par contre nous calons et plions les 49 hectares de la propriété. C’est une tâche que j’apprécie particulièrement, surtout avec une météo clémente comme nous avons ces temps-ci.
Le calage consiste à fixer les pieds de vigne sur le fil intérieur à l’aide d’un lien pour s’assurer qu’ils pousseront bien droit. Le pliage ne peut se faire qu’une fois le calage effectué. Là encore, l’objectif est de discipliner le pied en attachant la latte (bois à fruit conservé lors de la taille) au fil horizontal. Ce qui permettra une meilleure circulation de la sève et un bon étalement des raisins.


Vous avez vu la propriété évoluer au fil du temps. Voyez-vous le travail de la même façon qu’il y a 40 ans ?

Beaucoup de progrès ont été faits à la vigne, comme aux chais d’ailleurs. La plante en elle-même est sensiblement la même depuis des siècles, mais les méthodes ont évolué. On travaille dans de meilleures conditions, avec une approche respectueuse de l’environnement.


Vous prenez votre retraite l’année prochaine. Une page se tourne…les vignes vont-elles vous manquer ?

Je n’habite pas très loin donc je garderai toujours un œil sur les vignes de la propriété. J’ai toujours travaillé, donc évidemment cela va me faire tout drôle de ne plus venir : voir les vignes se développer au fil des saisons et des années, échanger avec mes collègues… Mais je viendrai les voir régulièrement pour prendre des nouvelles.

Le travail à la vigne est physique, difficile même suivant les conditions climatiques, mais pour rien au monde je n’aurai changé de métier. Je ne me voyais pas travailler à l’intérieur, derrière un bureau ou à l’usine. J’aime la vigne, l’extérieur, le grand air.


Et le vin dans tout cela ?

A la vigne nous sommes les premiers maillons de la chaîne. Tout part du sol, du terroir, de la plante. Nous sommes fiers du travail que nous accomplissons tous les jours et qui permet au Château Dauzac de réaliser de grands vins.

« Pendant toutes ces années, Marie-Claude a fait preuve d’une conscience professionnelle à toute épreuve, et en toute humilité. Elle est un exemple pour nous tous. Elle va nous manquer, c’est certain. Un grand merci à elle. »

Philippe Roux, Directeur technique